Master class

Alexis michalik

Master Class du comédien et metteur en scène Alexis Michalik. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ullamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.

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Le rythme

Pour ouvrir cette Master Class, Alexis Michalik a préparé pour les élèves quelques exercices de rythme afin de leur faire prendre conscience de son importance.

« Il y a un rythme qui est essentiel, il faut coller, je ne veux pas de pauses entre les répliques, après à l’intérieur de la réplique vous avez le droit de prendre le temps… Je passe à peu près autant de temps à travailler les transitions entre les scènes que les scènes elles-mêmes ! On est aujourd’hui dans un monde où on voit des films, beaucoup de séries, on voit des choses qui vont de plus en plus vite, le montage s’accélère énormément depuis 50 ans, et donc on est habitués à ça, et quand on arrive au théâtre et qu’on voit des gens qui prennent terriblement leur temps, pour moi ce n’est pas normal, si on veut raconter une histoire il faut tenir ce rythme, et ça c’est une de mes obsessions. »

La double inconstance de Marivaux

Une fois cette question de rythme réglée, le ton est donné, la dynamique installée, et nous enchaînons avec une scène de La double inconstance de Marivaux dans laquelle Arlequin se trouve tiraillé entre son amour pour Silvia, sa compagne, et son attirance pour Flaminia, une conseillère du Prince. Lui qui, au début de la pièce ne jurait que par Silvia, se trouve drôlement embêté de ne pas savoir résister à son attirance pour Flaminia.

« Ma chère Flaminia, à présent, parlons de Silvia à notre aise ; quand je ne la vois point, il n’y a qu’avec vous que je m’en passe !… Il faut que j’aime Silvia, il faut que je vous garde, il ne faut pas que mon amour pâtisse de notre amitié, ni notre amitié de mon amour, et me voilà bien embarrassé. » 

D’après Michalik, c’est de Marivaux que nous vient l’expression tomber amoureux, ce qui prouve la dimension brutale de l’amour lorsque nous pensons à une autre expression très usitée tomber malade. Brutalité qui tourmente ici notre cher Arlequin qui ne sait plus où donner de la tête face à cette manipulatrice des cœurs.
Marivaux s’amuse, comme souvent, à nous montrer cette fatalité humaine, à nous désenchanter. On est loin du conte de fée, de l’amour absolu, du gentil et du méchant car chez Marivaux tout le monde peut-être l’un ou l’autre. Bien sûr tout finira bien mais à quel prix : le voile de l’innocence aura fini par tomber emportant avec lui le duvet doux de l’insouciance. 

Un fil à la patte de Georges Feydeau

C’est à présent une scène du maître du vaudeville, le bien nommé Georges Feydeau, qui nous est présentée.

Alors que Fernand de Bois d’Enghien, interprété ici par Antoine Richard, voit son mariage avec la baronne Duverger annoncé dans tous les journaux, il se rend chez sa maîtresse Lucette Gautier à qui il tente de dissimuler la vérité et l’entretien dans un mensonge qui sera à l’origine d’une escalade de péripéties et de rebondissements.

« Allons, ça va bien ! Ça va très bien ! Moi qui étais venu pour rompre !…Ça va très bien ! »

Alexis Michalik se félicite d’avoir pris les devants avec son exercice de rythme car pour jouer du Feydeau, mieux vaut être accroché, l’hésitation n’a pas sa place ici, les trous de texte non plus et il faut une grande rigueur pour ne laisser aucune place à l’improvisation. Le théâtre de Feydeau est très codifié, les personnages sont des pantins, les situations dramatiques sont poussées à l’extrême. Il y a une tragédie et une violence intérieure insoupçonnée dans chacun des personnages. Ce sont des noyés qui tentent, tant bien que mal, de sortir la tête de l’eau en s’appuyant sur la tête de leur voisin. Il n’y a pas de place à la bienveillance ou à l’écoute, Feydeau nous emmène droit dans ce que l’homme peut avoir de plus lâche et de plus égoïste.

Roméo et Juliette de Shakespeare 

La scène du balcon 

La première scène se déroule dans la nuit de leur première rencontre, Roméo revient en cachette sous le balcon de Juliette lui avouer son amour. À son grand bonheur, cet amour est partagé par la jeune fille, et ils se promettent le mariage en dépit des haines qui animent leurs familles respectives : « Roméo, renonce à ton nom, et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. »
Ici la poésie de Shakespeare rayonne de toute part, étincelle et nous happe. Il y a de la pureté, de l’insouciance, de l’évidence et les dialogues s’enchaînent et nous emportent. C’est une scène d’amour où seuls les mots se touchent, se caressent et s’enlacent. Et personne ne veut y mettre fin, ni le public, ni Shakespeare qui continue encore et encore.

Mercutio et la Reine Mab 

Ici, Roméo et ses amis, sont sur le point de se rendre, sans y être inviter, au bal donné chez les Capulet, et où Roméo rencontrera Juliette pour la première fois. Roméo semble maussade et Mercutio nous conte un rêve qu’il vient de faire. Un rêve fantastique :

« C’est cette même Mab qui, la nuit, tresse la crinière des chevaux et dans les poils emmêlés durcit ces nœuds magiques qu’on ne peut débrouiller sans encourir malheur. »

Roméo prétend que les rêves peuvent être réels ou vrais, parce qu’ils reflètent la réalité, tandis que Mercutio soutien que les rêves mentent. Il expose, en racontant son rêve que les songes reflètent les désirs et les passions de l’individu. Par exemple, lorsque la Reine Mab rend visite aux amoureux, ils rêvent d’amour, les avocats rêvent d’argent et les courtisans rêvent de révérence.

Shakespeare, encore une fois, joue sur la dualité de l’individu. Qui sommes-nous vraiment ? La souffrance de Mercutio s’exprime ici et nous percevons quelques fragments d’amour qu’il laisse échapper. Des fragments d’amour destinés à son meilleur ami, Roméo. Est-ce une amitié profonde ? Est-ce un amour inconditionnel ? Mercutio se livre, moitié clown, moitié tragique, avant de mourir quelques pages plus loin, emporté par sa quête d’absolu et sa grandeur d’âme. De Mercutio à Cyrano, il n’y que quelques centimètres. Ceux peut-être d’un long nez.

Biographie

Alexis Michalik est né le 13 décembre 1982 d’un père polonais et d’une mère britannique. Il est élevé dans le quartier des Abbesses, et se prédestine assez tôt à une carrière artistique. Il est admis au Conservatoire national d’art dramatique, mais n’y poursuit pas son apprentissage, préférant se consacrer à ses premiers projets et se lancer dans le grand bain.

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A 19 ans, il fait sa première entrée en scène dans le rôle de Roméo dans une mise en scène d’Irina Brook.
En 2005, il entreprend de créer Une folle journée, son premier projet théâtral au Festival Off d’Avignon, et monte sa compagnie, Los Figaros. En 2006 il se glisse dans la peau de Petruchio dans La mégère à peu près apprivoisée.

En 2010 il adapte et met en scène Carmen de Bizet sous le nom de Carmen Rock & Soul Opéra, en compagnie de Julie Zenatti.

Trois ans plus tard, il crée Le porteur d’histoire, sa première pièce, et c’est un succès qui sera le précurseur d’une grande série. Cette pièce rencontre un tel enthousiasme de la part du public et des critiques qu’elle est encore jouée 7 ans plus tard.

Alexis Michalik ne s’arrête pas là, l’année suivante il crée Le Cercle des illusionnistes, son deuxième succès. Ces deux pièces sont nommées aux Molières en 2014 comme Meilleur Spectacle de Théâtre Privé, Meilleur Metteur en Scène de Théâtre Privé et Meilleur Auteur Francophone Vivant. Et deux nominations supplémentaires pour Le cercle des illusionnistes dans les catégories Molière de la Révélation Féminine et Molière de la Création Visuelle. Alexis Michalik se voit décerner deux Molières en tant qu’auteur et metteur en scène. Jeanne Arènes est également récompensée comme Révélation Féminine. Alexis Michalik obtient la reconnaissance de ses pairs. Comme il détient la recette du succès, il crée un troisième chef d’œuvre en 2016, au magnifique Théâtre du Palais Royal, il s’agit d’Edmond, inspiré de la célèbre pièce Cyrano de Bergerac. Avec 7 nominations aux Molières, elle en remporte 5.

IntraMuros suivra en 2017 : un cours de théâtre dispensé à des prisonniers et qui nous embarque dans une histoire folle à travers les années et les jardins secrets des personnages, une pièce bouleversante créée au Théâtre 13.

Sa dernière création Une histoire d’amour à La Scala rencontre également un vif succès.

Des comédiens de haute volée souvent peu connus du grand public, un décor minimaliste, quelques roulettes, une musique, bien sûr, et un coup de baguette magique font de ses créations des pièces de génie. Il a l’art de faire surgir le théâtre du néant.

Alexis Michalik, avant de se lancer sur les planches, s’est fait remarquer dans de nombreux téléfilms : Diane, femme flic, Petits meurtres en famille, Versailles et sur le grand écran dans Sagan de Diane Kurys, La banda de Picasso de Fernando Colomo ou encore Des gens qui s’embrassent de Danièle Thompson. Passionné par ce monde du cinéma comme il l’est du théâtre, il réalise Au Sol, son premier court-métrage en 2013 qui remportera pas moins d’une quinzaine de prix en festivals. En 2019, il adapte sa création d’Edmond au cinéma, car il avait, dans un premier temps, prévu d’en faire un film, mais la pièce, par un heureux hasard est venue d’abord charmer les salles de théâtre.

En véritable homme à tout faire, et à tout faire bien ! Alexis publie son premier roman Loin en 2019, un road-book généalogique dans lequel se lance un frère et sa sœur à la recherche de leur père et de leurs racines. Une histoire étourdissante riche en émotions.

Quelles surprises nous réserve encore Alexis Michalik ?

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